Les traitements de la maladie ont fait des progrès considérables, grâce à une recherche active. Le point sur ce que l’on peut faire aujourd’hui.
L’an dernier, 706 000 € ont ainsi été attribués à des laboratoires publics (Inserm, Cnrs…) travaillant sur la maladie de Parkinson, l’épilepsie, la sclérose en plaques, la sclérose latérale amyotrophique et la maladie d’Alzheimer.
Par exemple, d’importants travaux visant à réduire les effets secondaires des traitements de la maladie de Parkinson ont reçu un financement. Un pas de plus dans la lutte contre cette pathologie qui touche 100 000 personnes en France.
Les principaux signes d’alerte
La maladie de Parkinson, qui se déclare en général vers la cinquantaine, garde encore bien des mystères. Les premiers symptômes apparaissent alors que les lésions cérébrales évoluent silencieusement depuis trois à cinq ans. Les principaux signes d’alerte (tremblements, rigidité des membres, ralentissement des mouvements) sont dus à un déficit en dopamine.
Ce neurotransmetteur circule dans le cerveau grâce à l’action de neurones d’un type particulier situés dans une toute petite région du cerveau, la substance noire. Or, dans la maladie de Parkinson, ces “neurones dopaminergiques” meurent progressivement sans que l’on sache pourquoi.
Les symptômes apparaissent quand 50 % de ces neurones sont morts. Les traitements dont on dispose aujourd’hui visent à compenser le déficit en dopamine.
La lévodopa : une révolution !
La découverte de la lévodopa, il y a 35 ans, a bouleversé la vie des patients. Ce précurseur de la dopamine se transforme dans le cerveau en neurotransmetteur. Au début du traitement, les patients constatent une véritable amélioration de leurs symptômes. Ils vivent ce que les spécialistes appellent la “lune de miel”.
Malheureusement, au bout de quatre à dix ans, des effets secondaires assez gênants peuvent apparaître. L’efficacité du traitement fluctue tout au long de la journée. Parfois ça marche (période On), parfois ça ne marche pas (période Off).
En outre, certains patients sont victimes de mouvements anarchiques, appelés dyskinésies, comme si la lévodopa avait une action trop forte sur les neurones. Il existe aujourd’hui des médicaments à effet prolongé qui permettent de limiter, dans une certaine mesure, ces désagréments.
On cherche à gagner du temps
À l’heure actuelle, on ne sait pas contre carrer les complications de la lévodopa.
C’est pourquoi de nombreux neurologues préfèrent aujourd’hui prescrire ce traitement le plus tard possible. A la place, ils proposent de commencer par des médicaments légèrement moins efficaces, mais qui produisent aussi moins d’effets indésirables.
Ces “agonistes dopaminergiques” agissent en mimant l’effet de la dopamine et permettent de soulager les patients pendant les premières années de leur maladie. Mais, au fil du temps, les symptômes reprennent le dessus. Les patients sont obligés de prendre de la lévodopa pour les juguler… et retrouvent, à plus ou moins long terme, les mêmes effets secondaires.
Une opération pour stimuler les neurones
En 1993, l’équipe du Pr Aiim-Louis Benabid du CHU de Grenoble a mis au point cette technique impressionnante qui consiste à introduire une électrode dans une région précise du cerveau du patient, reliée à une pile. Le courant de très faible intensité qui circule entre la pile, placée sous la clavicule, et l’électrode stimule en permanence les neurones.
On obtient les mêmes résultats qu’avec la lévodopa, sans les effets secondaires. Les patients peuvent diminuer les médicaments d’environ 70 %, sans toutefois les supprimer. Les symptômes moteurs liés au déficit en dopamine (tremblements, rigidité, ralentissement) sont très nettement améliorés.
Cette opération est, pour l’instant, réservée aux patients très handicapés par les effets secondaires de la lévodopa (soit environ 10 % des malades). A l’heure actuelle, 350 personnes sont opérées chaque année en France dans l’un des 18 hôpitaux possédant la technologie et les équipes nécessaires pour réaliser cette intervention extrêmement délicate (avec seulement 2 % de complications).
Les experts expliquent les listes d’attente non pas par des problèmes financiers, mais par la charge de travail (voir. Réponses Bien Vieillir).
Des espoirs pour l’avenir
Tous ces traitements, aussi novateurs soient-ils, ne guérissent pas la maladie de Parkinson. A un certain stade, il peut arriver que de nouvelles lésions apparaissent dans le cerveau, sans qu’on puisse les expliquer ni les traiter. Pour les chercheurs, c’est un nouveau défi thérapeutique à relever.
Actuellement, plusieurs voies de recherche sont explorées. Des études en laboratoire ont montré que l’injection d’un facteur de croissance, le GDNF, à l’aide d’une pompe implantée, permet en quelque sorte de régénérer les neurones dopaminergiques. Une équipe anglaise a commencé les essais sur l’homme avec des résultats encourageants. Les greffes de cellules dans une région très précise du cerveau font également l’objet d’études.
Bientôt peut-être, la maladie de Parkinson sera vaincue.